12/05/2025
, Félix LEMAÎTRE, journaliste et sociologue, nous entraîne dans une plongée vertigineuse au cœur des sombres réalités de la soumission chimique et de ses sinistres utilisateurs. Cette immersion dans les marécages glauques des drogues prédatrices ne laisse personne indemne.
L’enquête débute à l’été 2022, alors que le GHB fait irruption dans les médias, brandi comme un chiffon rouge devant un public avide de scandales simplistes. Pourtant, cette molécule, désinhibante et effaceuse de mémoire, n’est pas un « Diablo ex machina », un fléau tombé du ciel. Il s’agit d’un « fait social total », dont l’action repose sur la volonté bien réelle d’hommes en chair et en os.
Félix Lemaître nous embarque alors dans un voyage au bout de la nuit masculine, révélant que le GHB n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan de la soumission chimique. Derrière lui se cache un arsenal de drogues, de médicaments accessibles au quotidien, souvent présents dans nos propres armoires à pharmacie. Haletants, nous le suivons, croyant chaque fois toucher le fond, pour plonger toujours plus profondément dans l’horreur banale d’ un voyage au bout de l enfer.
En effet, nous comprenons, effarés, que la prédation sexuelle s’enracine très tôt, que la culture du viol est inculquée dès l’enfance, conférant aux garçons un sentiment de légitimité à disposer des corps des femmes vulnérables, endormies ou alcoolisées. Ce constat accablant renverse les stéréotypes : la majorité des violeurs ne sont pas des loups tapis dans l’ombre, mais des hommes ordinaires, souvent proches, patientant au chaud dans la bergerie. Loin des caricatures, leurs actes, bien que prémédités pour certains, sont le plus souvent liés à une opportunité saisie pour assouvir un fantasme largement répandu : soumettre une femme inanimée à leur volonté.
L’enquête de Lemaître, souvent digne d’un polar oppressant, se distingue par un style pugnace, incisif et sans concessions. S’appuyant sur des recherches sociologiques et médicales rigoureuses, parfois terrifiantes, il mêle avec justesse ces données à son expérience personnelle, rendant la lecture bouleversante. Mais, malgré la gravité du sujet, l’auteur ne renonce pas à l’humour noir, décalé, parfois absurde, qui permet de supporter le poids de ses révélations.
En somme, « La nuit des hommes » est un ouvrage de salut public, une lecture incontournable pour mieux comprendre et combattre cette réalité glaçante. Un livre nécessaire, urgent et courageux, à lire absolument.
Les 2M & Co - Michèle
24/04/2025
Ces 520 pages retiennent l’attention. D’abord par l’intrigue, dont le dénouement n’intervient qu’à la toute fin du récit. Ensuite par l’intelligence (et l’urgence) du propos sur des thèmes chers à l’auteur des Identités meurtrières : l’omniprésence envahissante des religions, les fragmentations communautaires et identitaires, la civilisation arabe perçue comme une “civilisation vaincue”, déconnectée de la marche du monde, le mépris occidental, la liberté individuelle, celle des corps et des cœurs. À ces thèmes, le Franco-Libanais en ajoute encore un : le retour au pays de l’exilé.
Très intéressant à lire, je vous le conseille
Mireille Les 2M & Co
24/04/2025
Les personnages de Marwa, de son mari, de ses deux fils, de sa fille, ne sont pas présentés comme de pauvres victimes qu'il faudrait plaindre. Au contraire, le roman les présente comme des êtres agissant et pensant, des êtres qui restent dignes et capables de choisir leur destin, seuls face à eux-mêmes, dans la mort, dans la résistance ou la survie.
"Le printemps reviendra " est porté par une poésie sublime, une écriture magnifique, d'une grande sensualité, et dans lequel l'art, la littérature et la beauté s'opposent brillamment à l'obscurantisme, de façon très poignante.
Un roman marquant dans son actualité, tragique pour le peuple afghan et notamment pour les femmes.
La fin est à la fois bouleversante et lumineuse.
A lire si l'on veut entrer dans l'histoire terrible de ce peuple afghan
Mireille Les 2M & Co
19/04/2025
Ce livre est un chant d'amour qui monte des vastes déserts de pierre et de lavande que l'on découvre dès que l'on quitte Banon, Manosque ou Moustiers-Sainte-Marie . L'auteur nous décrit les paysages de sa Provence en toute saison avec poésie et tendresse. Il nous donne envie d'aller découvrir cette belle région.
Ce roman est empreint d'émotion, d'humanité et de respect envers l'être humain quelque soit sa vie. Il nous offre un chant mélancolique et lumineux; un voyage parfois cruel vers la tendresse et la beauté.
Laissez vous tenter par ce merveilleux livre !
Mireille Les 2M & Co
30/03/2025
L’histoire commence en 2010 en Bourgogne. « 2010 c'est l’année où ma tante est morte pour la seconde fois » dit la narratrice, Agnès, nièce de Colette et réalisatrice brisée par un divorce douloureux, son époux qu’elle filmait était sa muse, sa vie, son métier sont à l’arrêt. Remourir cela n’existe pas. Agnès 'ressuscite' pour se rendre à Gueugnon reconnaître une vieille dame morte qu’elle ne connaît pas. Mais si c'est bien sa tante Colette qui est décédée alors qui est la personne qui repose à sa place , depuis 3 ans dans le cimetière de Gueugnon ?C’est une histoire d'amour construite comme un polar, une histoire qui se dévoile comme les poupées russes, un récit plein d’humanité et d’émotion. Grâce aux cassettes audios que Colette a enregistrées pour sa nièce, Agnès va découvrir qui est sa tante chez qui elle passait ses vacances en l’absence de ses parents, concertistes de renom. Des vacances ennuyeuses auprès de Colette où elle côtoyait une vie simple et linéaire.
Colette, une femme extraordinaire qui n’a l’air de rien, parle peu, est passionnée de football et cordonnière à Gueugnon. Ces cassettes sont le fil conducteur du roman qu’un prédateur traverse. Cependant VALERIE PERRIN fait parler la victime avec un texte sensible et lumineux, un sens inouï du dialogue et du rebondissement, un écrit de résilience et d’optimisme.« Grâce à ta seconde mort tu m’as ramenée à la vie »Dans la veine de ses trois précédents romans : Les oubliés du dimanche, Changer l’eau des fleurs, Trois, son roman Tata fait la preuve de son génie de conteuse et nous offre des personnages attachants et proches de nous.
pour en savoir plus sur l’autrice et son roman le père de Valérie Perrin était un grand footballeur, elle a grandi dans ce milieu et est venue vivre à Gueugnon enfant pour suivre son père, recruté dans l’équipe de Gueugnon Agnès, prénom de la narratrice, est un hommage à AGNES JAOUI que VALERIE PERRIN adore l’histoire a été inspirée d’une découverte, dans une brocante, de toute une collection d’articles de journaux d’un fan de l’équipe de foot de Gueugnon le titre , Tata (alors qu’Agnès n’a jamais utilisé ce mot pour désigner sa tante...et pour cause) vient d’avoir entendu un petit garçon hurler « Tata »la musique de Souchon a accompagné l’actrice pendant la période d’écriture Agnès est réalisatrice, un petit clin d’œil à CLAUDE LELOUCH, le mari de VALERIE PERRIN la dernière phrase des remerciements : Pardon aux victimes, nous ne ferons jamais assez pour vous protéger.
Pascale - les 2M & Co
22/02/2025
Exceptionnellement, Madame a accepté d’aller prendre l’air à la campagne. Elle doit s'occuper de Monsieur, il faudra cohabiter, le laver, l'habiller, le nourrir. Mais Monsieur a d'autre projet en tête. Un plan irrévocable, sidérant. Et si elle acceptait ? Et si elle le défiait ? Et s’ils se surprenaient ?
Ce roman est profondément humain, à la fois tendre et impitoyable. Un texte intimiste et sensoriel d’une grande beauté. L'autrice aborde la problématique de la fin de vie avec délicatesse et émotion et nous renvoie au débat actuel dans notre société.
L’écriture est originale et sublime entre des vers libres et de la prose. Un roman d’une belle sensibilité poétique.
C’est un livre qui nous tient en haleine jusqu’à la fin et qui se lit d’une traite.
Un magnifique livre à lire absolument
Mireille. Les 2M & Co
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