31/07/2025
14/07/2025
Célèbre comédie dramatique britannique de Willy RUSSEL.
C’est la rencontre de deux personnages issus de milieux très différents. Peu à peu, une véritable relation s’établit entre eux, doux mélange de mentorat et d’amitié. Rita apprivoise le professeur étriqué et lui, révèle à elle-même une autre Rita.
Cette pièce drôle et tendre questionne l’accès à la culture, le pouvoir de l’éducation et l’identité personnelle.
Dans un délicieux décor cocon, le bureau de Frank, une vraie bibliothèque avec de vrais livres, les échanges vont bon train, on rit, on réfléchit, on s’émeut.
On s’attache à ces deux personnages que tout oppose pourtant. Les deux comédiens sont formidables, incarnent leur rôle avec excellence, tellement sincères et subtils dans leur jeu.
Ne ratez pas ce délicieux Pygmalion. Vous allez tomber sous le charme des comédiens et vous offrir une jolie surprise.
Pascale - les 2M & Co
13/07/2025
Parier sur l’Iliade pour captiver un public d’aujourd’hui, il fallait oser. Clara Jauvart-Lacoste l’a fait. Et avec HUBRIS, elle réussit un coup de théâtre : transformer une épopée mythologique vieille de trois millénaires en une fresque humaine, brûlante d’actualité et viscéralement moderne.
Un souffle nouveau sur les cendres de Troie.
Pas d’adaptation scolaire ici, mais une réinvention audacieuse. HUBRIS n’est pas L’Iliade, c’est son ombre portée, son revers intime. L’histoire se concentre sur le camp grec, loin du tumulte troyen, pour mieux sonder les âmes. On y croise Achille, figure orgueilleuse rongée par sa quête de gloire, Patrocle, incarnation lumineuse de l’humilité, Thétis, mère déchirée, et surtout deux femmes autrefois réduites au silence par le mythe : Briséis et Chryseïs, puissantes, blessées, sublimes.
Le texte, ciselé et profond, conjugue lyrisme antique et fulgurances contemporaines. Il fait résonner la guerre d’hier avec celles d’aujourd’hui, sans jamais forcer le trait. La pièce ne nous parle pas seulement de Troie : elle nous parle de nous, de notre hubris collective, de nos rapports au pouvoir, à la famille, au pardon.
La distribution est sans faute. Louis Djabali (Achille) brûle la scène d’une intensité sombre et magnétique. Corentin Gérold bouleverse en Patrocle, frère d’âme et de cœur. Cécile Garnier (Briséis) et Léa Michelot (Chryseïs) incarnent deux visages de la douleur et de la résistance avec une justesse rare. Quant à Clara Jauvart-Lacoste elle-même, en Thétis, elle impose une présence grave, nuancée, déchirante.
Le duo de soldats, tour à tour poétiques, naïfs ou lucides, apporte une respiration salvatrice au cœur du chaos, sans jamais trahir la profondeur du propos.
Tout ici est pensé avec une intelligence scénique remarquable : la tente blanche unique qui devient palais, camp, tombeau ; les lumières dignes d’un film ; la bande sonore électronique, organique, presque rituelle, qui traverse la pièce comme une fièvre. Le moment où la tente s’effondre, arrachée par Achille, est un choc visuel et symbolique d’une force rare.
Le contraste entre dépouillement scénique et richesse émotionnelle donne à HUBRIS une densité peu commune. C’est beau, fort, cruel, lumineux.
HUBRIS est plus qu’une réussite artistique : c’est un cri. Une œuvre d’autrice, de troupe, de convictions. Une tragédie pour notre époque, où les héros vacillent, où les femmes parlent enfin, où la guerre n’est plus légendaire mais profondément humaine.
À Avignon, où les propositions abondent, certaines brillent plus que d’autres. HUBRIS est de celles-là. Ne la manquez sous aucun prétexte.
Pascal-les 2M & Co
12/07/2025
Sur scène une poétesse, BRIGITTE DERUY et une musicienne, MATHILDE STERNAT un duo qui fonctionne à la perfection où les mots sont en connexion avec la musique.
Elles nous proposent un voyage intérieur entre science et spiritualité pour explorer notre humanité dans ce qu’elle a de pire comme de meilleur.
Dans une atmosphère étrange et mystérieuse le propos nous interroge sur ce monde consumériste qui occulte l’essentiel et ne nous autorise pas à accueillir l’invisible.
Les textes sont d’une poésie bouleversante, les intermèdes musicaux au violoncelle leur donnent résonance et harmonie.
La scénographie est inventive avec une recherche esthétique dans le décor, les jeux de lumières éclairent les personnages de manière contrastée et mettent en valeur les costumes .Les vidéos projetées en arrière scène étayent le récit et le rendent encore plus vivant.
Les deux comédiennes sont magnifiques, la voix de Mathilde est angélique et la poétesse nous apparaît dans une robe blanche comme une créature éthérée.
Un spectacle qui nous élève et touche au plus profond de nous mêmes. On en sort étourdi comme sur un petit nuage.
Le message véhiculé reste un message d’espoir et il est important dans un monde en souffrance en perte de sens .
Yolaine - Les 2M & Co
12/07/2025
Accueillis dès l’entrée dans la très belle cour de spectacle du Roi René, un serveur nous remet la carte alléchante, digne d’un grand restaurant.
On choisit ce que l’on mange alors pourquoi pas ce que l’on regarde ?
3 comédiens et musique live au plateau. Vous allez assister à un délicieux spectacle plein de grâce, de folie et d’esprit, faire une expérience gustative de choix. Chaque service est soigneusement mis en scène, transitions, costumes, contrepèteries et jeux de mots nous plongent dans un univers mêlant Théâtre et restaurant. La jeune troupe relève avec brio et inventivité le défi fou de s’adapter selon les desiderata du public, et ce à un rythme effréné et nous régale d’une performance millimétrée derrière la légèreté.
Un spectacle goûteux à ne pas manquer si vous aimez varier les genres et découvrir plusieurs textes dans la même soirée.
Offrez-vous ce délicieux moment d’excellence, dynamique, ludique et accessible en famille.
Pascale - Les 2M & Co
12/07/2025
Martin, marin fruste et impulsif, sauve un homme d 'une bagarre et, par ce geste, entre par effraction dans un monde auquel rien ne le prédestinait : celui d’une aristocratie américaine corsetée, brillante, mais rigide. À travers son regard émerveillé puis désabusé, on découvre la violence feutrée d’une société hermétique à tout métissage social. Son amour pour Ruth, la sœur de l’homme qu’il a sauvé, devient le moteur d’une métamorphose. Il se forge une âme d’écrivain à force de lectures, de solitude, de sueur et de mots.
Mais l’ascenseur social n’est pas une réalité pour tous. Et dans cette Amérique du début du XXe siècle, qui ressemble par trop d’aspects à la nôtre, les portes restent closes aux audacieux venus d’en bas. Les humiliations, les rejets, les renoncements s’accumulent, jusqu’au moment où, ironie cruelle, le succès, la célébrité et l’argent arrivent... mais trop tard. Ruth revient, mais Martin ne veut plus de ce monde frelaté : il préfère se dissoudre dans l’abîme, emportant avec lui ses rêves et sa douleur.
La mise en scène est d’une grande finesse : le jeu d' ombres chinoises, la lumière naturelle de la cour du Roi René, le décor sobre mais suggestif, donnent à l’ensemble une dimension onirique, presque hantée. Les moments musicaux, très réussis, ponctuent le récit d’une énergie contemporaine, notamment grâce à une chanson aux accents offensifs, qui ancre ce texte classique dans notre présent troublé. On entend, dans le cri de Martin, l’écho amer de tant d’autres, d’hier comme d’aujourd’hui.
Les comédiens, intenses et totalement engagés, habitent leurs rôles avec une justesse remarquable. Ils portent cette critique âpre d’une société cloisonnée avec une humanité bouleversante. From Martin to Eden n’est pas seulement une histoire d’amour contrariée ou de réussite sociale : c’est une tragédie moderne, un miroir tendu à nos propres impasses sociales. Un grand moment de théâtre.
Michelle - invitée les 2M & Co