15/07/2025
Récit fascinant d’une page méconnue de l’histoire de l’Art, la pièce met en lumière un personnage extraordinaire : HanVAN MEEGEREN. Peintre néerlandais , artiste frustré, rejeté par la critique, il est devenu l’un des plus célèbres faussaires du xxe siècle, il est même allé jusqu'à vendre un faux à Göring ce qui lui vaut, ironie du sort sa renommée mondiale.
Benoît GOURLEY incarne ce personnage en une performance jubilatoire, surprenante et pleine de finesse. François BARLUET, non moins talentueux, auteur, metteur en scène de la pièce, passionné d’Art et comédien sert le rôle d’expert en histoire de l’Art avec brio et embarque avec lui cette pièce vers l’Excellence . Erudit, élégant et très pointu, son jeu subtil oscillant entre sceptique et fin connaisseur, crée un suspens tout au long de la piece. Une lumière en clair-obscur sur scène ajoute une touche délicate à notre perception de l’ambiance.
Un humour fin éclaire ce scandale artistique retentissant et offre à Han Van Meegeren la chance de s’expliquer. Le spectateur se rallie peu à peu à la cause de Han Van Meegeren. Cette pièce originale tant par sa facture que par son thème explore les techniques de falsification, la spoliation nazie, la notion de faux dans l’Art. À l’heure où les images fasifiées et les fake news envahissent notre quotidien, comment ne pas être emballé par cette supercherie historique et ses conséquences.
Ne ratez pas cette formidable pièce intelligente, drôle, pleine d’humour et de finesse. Vous allez vous régaler, sortir instruits, convaincus et enchantés de cette rencontre. N’oubliez pas de réserver car elle remporte un franc succès .
Pascale - Les 2M & Co
13/07/2025
Célèbre comédie dramatique britannique de Willy RUSSEL.
C’est la rencontre de deux personnages issus de milieux très différents. Peu à peu, une véritable relation s’établit entre eux, doux mélange de mentorat et d’amitié. Rita apprivoise le professeur étriqué et lui, révèle à elle-même une autre Rita.
Cette pièce drôle et tendre questionne l’accès à la culture, le pouvoir de l’éducation et l’identité personnelle.
Dans un délicieux décor cocon, le bureau de Frank, une vraie bibliothèque avec de vrais livres, les échanges vont bon train, on rit, on réfléchit, on s’émeut.
On s’attache à ces deux personnages que tout oppose pourtant. Les deux comédiens sont formidables, incarnent leur rôle avec excellence, tellement sincères et subtils dans leur jeu.
Ne ratez pas ce délicieux Pygmalion. Vous allez tomber sous le charme des comédiens et vous offrir une jolie surprise.
Pascale - les 2M & Co
12/07/2025
Parier sur l’Iliade pour captiver un public d’aujourd’hui, il fallait oser. Clara Jauvart-Lacoste l’a fait. Et avec HUBRIS, elle réussit un coup de théâtre : transformer une épopée mythologique vieille de trois millénaires en une fresque humaine, brûlante d’actualité et viscéralement moderne.
Un souffle nouveau sur les cendres de Troie.
Pas d’adaptation scolaire ici, mais une réinvention audacieuse. HUBRIS n’est pas L’Iliade, c’est son ombre portée, son revers intime. L’histoire se concentre sur le camp grec, loin du tumulte troyen, pour mieux sonder les âmes. On y croise Achille, figure orgueilleuse rongée par sa quête de gloire, Patrocle, incarnation lumineuse de l’humilité, Thétis, mère déchirée, et surtout deux femmes autrefois réduites au silence par le mythe : Briséis et Chryseïs, puissantes, blessées, sublimes.
Le texte, ciselé et profond, conjugue lyrisme antique et fulgurances contemporaines. Il fait résonner la guerre d’hier avec celles d’aujourd’hui, sans jamais forcer le trait. La pièce ne nous parle pas seulement de Troie : elle nous parle de nous, de notre hubris collective, de nos rapports au pouvoir, à la famille, au pardon.
La distribution est sans faute. Louis Djabali (Achille) brûle la scène d’une intensité sombre et magnétique. Corentin Gérold bouleverse en Patrocle, frère d’âme et de cœur. Cécile Garnier (Briséis) et Léa Michelot (Chryseïs) incarnent deux visages de la douleur et de la résistance avec une justesse rare. Quant à Clara Jauvart-Lacoste elle-même, en Thétis, elle impose une présence grave, nuancée, déchirante.
Le duo de soldats, tour à tour poétiques, naïfs ou lucides, apporte une respiration salvatrice au cœur du chaos, sans jamais trahir la profondeur du propos.
Tout ici est pensé avec une intelligence scénique remarquable : la tente blanche unique qui devient palais, camp, tombeau ; les lumières dignes d’un film ; la bande sonore électronique, organique, presque rituelle, qui traverse la pièce comme une fièvre. Le moment où la tente s’effondre, arrachée par Achille, est un choc visuel et symbolique d’une force rare.
Le contraste entre dépouillement scénique et richesse émotionnelle donne à HUBRIS une densité peu commune. C’est beau, fort, cruel, lumineux.
HUBRIS est plus qu’une réussite artistique : c’est un cri. Une œuvre d’autrice, de troupe, de convictions. Une tragédie pour notre époque, où les héros vacillent, où les femmes parlent enfin, où la guerre n’est plus légendaire mais profondément humaine.
À Avignon, où les propositions abondent, certaines brillent plus que d’autres. HUBRIS est de celles-là. Ne la manquez sous aucun prétexte.
11/07/2025
Sur scène une poétesse, BRIGITTE DERUY et une musicienne, MATHILDE STERNAT un duo qui fonctionne à la perfection où les mots sont en connexion avec la musique.
Elles nous proposent un voyage intérieur entre science et spiritualité pour explorer notre humanité dans ce qu’elle a de pire comme de meilleur.
Dans une atmosphère étrange et mystérieuse le propos nous interroge sur ce monde consumériste qui occulte l’essentiel et ne nous autorise pas à accueillir l’invisible.
Les textes sont d’une poésie bouleversante, les intermèdes musicaux au violoncelle leur donnent résonance et harmonie.
La scénographie est inventive avec une recherche esthétique dans le décor, les jeux de lumières éclairent les personnages de manière contrastée et mettent en valeur les costumes .Les vidéos projetées en arrière scène étayent le récit et le rendent encore plus vivant.
Les deux comédiennes sont magnifiques, la voix de Mathilde est angélique et la poétesse nous apparaît dans une robe blanche comme une créature éthérée.
Un spectacle qui nous élève et touche au plus profond de nous mêmes. On en sort étourdi comme sur un petit nuage.
Le message véhiculé reste un message d’espoir et il est important dans un monde en souffrance en perte de sens .
Yolaine - Les 2M & Co
11/07/2025
Accueillis dès l’entrée dans la très belle cour de spectacle du Roi René, un serveur nous remet la carte alléchante, digne d’un grand restaurant.
On choisit ce que l’on mange alors pourquoi pas ce que l’on regarde ?
3 comédiens et musique live au plateau. Vous allez assister à un délicieux spectacle plein de grâce, de folie et d’esprit, faire une expérience gustative de choix. Chaque service est soigneusement mis en scène, transitions, costumes, contrepèteries et jeux de mots nous plongent dans un univers mêlant Théâtre et restaurant. La jeune troupe relève avec brio et inventivité le défi fou de s’adapter selon les desiderata du public, et ce à un rythme effréné et nous régale d’une performance millimétrée derrière la légèreté.
Un spectacle goûteux à ne pas manquer si vous aimez varier les genres et découvrir plusieurs textes dans la même soirée.
Offrez-vous ce délicieux moment d’excellence, dynamique, ludique et accessible en famille.
Pascale - Les 2M & Co
11/07/2025
Martin, marin fruste et impulsif, sauve un homme d 'une bagarre et, par ce geste, entre par effraction dans un monde auquel rien ne le prédestinait : celui d’une aristocratie américaine corsetée, brillante, mais rigide. À travers son regard émerveillé puis désabusé, on découvre la violence feutrée d’une société hermétique à tout métissage social. Son amour pour Ruth, la sœur de l’homme qu’il a sauvé, devient le moteur d’une métamorphose. Il se forge une âme d’écrivain à force de lectures, de solitude, de sueur et de mots.
Mais l’ascenseur social n’est pas une réalité pour tous. Et dans cette Amérique du début du XXe siècle, qui ressemble par trop d’aspects à la nôtre, les portes restent closes aux audacieux venus d’en bas. Les humiliations, les rejets, les renoncements s’accumulent, jusqu’au moment où, ironie cruelle, le succès, la célébrité et l’argent arrivent... mais trop tard. Ruth revient, mais Martin ne veut plus de ce monde frelaté : il préfère se dissoudre dans l’abîme, emportant avec lui ses rêves et sa douleur.
La mise en scène est d’une grande finesse : le jeu d' ombres chinoises, la lumière naturelle de la cour du Roi René, le décor sobre mais suggestif, donnent à l’ensemble une dimension onirique, presque hantée. Les moments musicaux, très réussis, ponctuent le récit d’une énergie contemporaine, notamment grâce à une chanson aux accents offensifs, qui ancre ce texte classique dans notre présent troublé. On entend, dans le cri de Martin, l’écho amer de tant d’autres, d’hier comme d’aujourd’hui.
Les comédiens, intenses et totalement engagés, habitent leurs rôles avec une justesse remarquable. Ils portent cette critique âpre d’une société cloisonnée avec une humanité bouleversante. From Martin to Eden n’est pas seulement une histoire d’amour contrariée ou de réussite sociale : c’est une tragédie moderne, un miroir tendu à nos propres impasses sociales. Un grand moment de théâtre.
Michelle - invitée les 2M & Co
10/07/2025
Le duo d’acteurs, auteurs‑interprètes de leur propre création, déploie une intensité rare. Leurs incarnations sont saisissantes, émouvantes et honnêtes : un théâtre profondément humain, qui frappe et résonne longtemps. Comme le relève une critique, « les deux comédiens sont géniaux. Ils vivent leur texte : prêts pour aimer » . Le public sort bouleversé, questionné, car cette pièce « nous oblige à réfléchir sur notre propre vie » .
La mise en scène de Jérôme Jacob‑Paquay, sobre mais efficace, installe avec précision l’univers trouble des protagonistes. Soutenue par une bande‑son soignée – notamment une scène marquante chorégraphiée sur “Alors on danse” de Stromae – elle contribue à l’énergie dramatique et à l’immersion sensorielle .
Ce spectacle est aussi un manifeste en faveur du récit vivifiant : une ode aux grandes et petites histoires, portées avec passion afin de résister à l’indifférence contemporaine.
Un texte d’une grande profondeur, interrogeant notre conscience, nos choix, mais aussi notre capacité à espérer malgré tout.
En somme, Les Rossignols du Carnage est un spectacle à ne pas manquer au Théâtre Episcène : un voyage sonore et émotionnel, puissant, intelligent, habité.
Il réaffirme la force du théâtre vivant – un chant courageux face au carnage – et nous invite, malgré tout, croire en la puissance des histoires… et de la vie.
Car tant qu'il restera un homme pour raconter une histoire et un autre pour l'écouter, l'humanité résistera!
Pascal - les 2M & Co
10/07/2025
Et si René Dumont avait été élu ? Et si le Larzac était devenu la capitale d’un gouvernement écolo et flower power ? En revisitant ces "et si" utopiques, France Fiction offre une jubilatoire réécriture de notre Histoire – tendre, drôle, parfois féroce – qui donne à rêver et à réfléchir.
La mise en scène, débordante d’inventivité, enchaîne trouvailles visuelles et clins d’œil savoureux aux années 70, de Shadoks à Pimprenelle et Nounours, sans oublier quelques interludes télévisuels délicieusement vintage. Le décor et les costumes, ingénieusement bricolés, participent pleinement à cette ambiance décalée et pleine d’énergie.
Mais derrière la comédie potache se cachent des pointes acérées. Dans des scènes cathartiques où les femmes prennent le pouvoir, des brigades roses exécutent sans ménagement les figures tutélaires tombées de leur piédestal – PPDA, l’abbé Pierre, Depardieu… Le rire flirte ici avec la rage libératrice.
Le retour à la réalité est brutal, bien sûr. Mais on ressort de France Fiction galvanisé·e, avec le cœur plus léger et les convictions rechargées. Un spectacle revigorant, impertinent, qui ose rêver tout haut à ce que notre monde aurait pu être — et nous donne envie de continuer à le changer.
Michelle invitée - Les 2M & Co
09/07/2025
C’est dans une ambiance feutrée que le comédien nous invite à partager ce grand moment de littérature.Le décor intimiste propose au regard des livres, posés sur un bureau, qu’on devine être des grands classiques.
C’est avec avec humour et délicatesse qu’il transcende des histoires de vie du quotidien en une envolée lyrique digne des plus grands poètes.
Les rimes sont riches, les propos frisent parfois l’impertinence mais laissent aussi la place aux émotions.Bercés par le rythme et la musicalité des alexandrins, on savoure les mots avec gourmandise. Quand il se glisse dans la peau des personnages qu’il met en scène, on rit lorsqu’il égratigne les hommes politiques, on est émus par une déclaration d’amour.
Puis, il y a ces moments de pause où, assis à la table, il effleure et feuillette les livres avec lenteur.
Un instant de grâce dans un silence respectueux ...
Des passages chantés accompagnés à la guitare font irruption dans le spectacle et nous charment par la beauté des textes .
Le comédien est brillant, charismatique,avec une présence sur scène qui capte une attention de tous les instants.
Laissez vous surprendre par l’originalité de ce spectacle, c’est un bain de douceur qui fait du bien.
Comme la vie parait simple en alexandrins!
Yolaine - les 2M & Co