21/07/2025
théâtre contemporain
Le Premier Homme nous offre un moment de théâtre fin, tendre et intelligent.
La pièce de Hugues Leforestier s'attaque à un sujet très contemporain : que se passe-t-il dans un couple quand la femme accède au pouvoir… et que l’homme devient le "conjoint de" ?
Un sujet délicat traité avec humour.
Théâtre du Roi René
du 5 au 26 juillet
relâche 9, 16, 23 juillet
à 11h25 durée 1h20
Lui est professeur de philosophie, posé, intellectuel, un brin désabusé. Elle, dirige une entreprise et se retrouve propulsée dans la lumière en devenant ministre.
Ce changement de statut agit comme un révélateur des équilibres de leur relation : le regard de l’autre, la pression médiatique, les rôles sociaux, et cette fameuse notion de "place" dans le couple.
Mais là où d’autres auraient choisi le ton de la dénonciation ou de la satire acerbe, Hugues Leforestier préfère celui de l’élégance et de la nuance. Le texte, joliment ciselé, mêle humour et tendresse avec une belle économie de mots. Il interroge les stéréotypes de genre, le pouvoir, la masculinité et la féminité, sans donner de leçons ni pointer du doigt.
Sur scène, Nathalie Mann et Hugues Leforestier forment un duo solide. Leur complicité est évidente, et cela rend les dialogues vivants, drôles, parfois mordants mais toujours justes. On sent que ces deux-là se connaissent bien, dans le jeu comme dans les silences, et cela donne au spectacle une humanité précieuse.
La mise en scène est sobre mais efficace, laissant toute la place au texte et au jeu. Les changements d’ambiance passent par des lumières subtiles et une bande-son bien choisie.
Le Premier Homme n’est pas une pièce à grand fracas, mais justement : elle séduit par sa simplicité, son authenticité. Elle nous invite à réfléchir sans lourdeur, à sourire d’un miroir qu’elle tend gentiment au public. Les spectateurs rient, s’émeuvent, parfois se reconnaissent.
Pascal - les2 M & Co