ENVIE DE CULTURE    AVIGNON

Avec nos critiques théâtrales   * EN DIRECT  *     du FESTIVAL OFF

Incendies 💖💖💖💖

20/07/2025

Incendies 💖💖💖💖

 

Théâtre contemporain

 

Dans l’effervescence du Festival Off d’Avignon, où les rues vibrent de clameurs et d’affiches bigarrées, il arrive qu’un silence s’impose comme une évidence.

Ce silence, c’est celui qui a régné pendant toute la représentation d’Incendies, interprétée par le Collectif 1‑110, mis en scène par Lucas Hérault et Alexis Roque.

Un silence d’écoute, de tension, de profonde réception. Le public n’était pas simplement spectateur : il était captif, habité.

 

Théâtre Collège de la Salle

du 5 au 26 juillet

relâche 10, 17, 24 juillet

à 21h15 durée 2h15

 

Réservation📞

Une mise en scène sobre au service du texte
Autour d’un cercle rouge au sol, espace symbolique et sacré, les jeunes comédiens donnent corps à l’œuvre bouleversante de Wajdi Mouawad.

Sans décor inutile, sans surjeu, ils laissent parler les mots – et ces mots, terribles, puissants, poétiques, tombent dans un silence religieux. 

Le public, littéralement figé, épouse chaque mot, chaque silence, chaque souffle.

 

Un public conquis, suspendu au fil narratif
Rarement aura-t-on vu une salle aussi attentive, presque immobile, suspendue aux révélations qui tissent l’histoire de Nawal et de ses enfants. À mesure que le récit progresse, dévoilant la violence d’un passé enfoui, on entend presque les respirations se caler au rythme du texte.

Le silence qui précède les applaudissements n’est pas un vide : c’est un hommage. Une révérence. Comme si chacun avait besoin d’un moment pour revenir à lui-même.

Un collectif à la hauteur d’un texte vertigineux.


Les comédiens font preuve d’une écoute mutuelle remarquable. Leur concentration, leur engagement, leur sincérité sont tels que le public ne peut que suivre, en confiance, cette descente au cœur de l’indicible. Le cercle devient lieu de mémoire, d’interrogation, de douleur, de transmission mais aussi de résilience. Chaque entrée dans l’espace central devient un acte fort, un moment suspendu.


Le théâtre, c’est aussi cela : un pacte d’écoute entre scène et salle. Ce soir-là, ce pacte fut total. La qualité d’attention du public, loin d’être passive, a contribué à la tension dramatique. Une communauté silencieuse, respectueuse, ébranlée.

Au Festival d’Avignon, où tant de spectacles se croisent, Incendies a su s’imposer par la justesse et la gravité de son propos — et par la qualité rare d’un moment vécu ensemble, dans une intensité partagée.

Merci

 

Pascal - les2M & Co