Journal d'une femme de chambre 💖💖

Octave Mirbeau, romancier, journaliste, critique d’art, intellectuel subversif et pamphlétaire redouté, publie initialement Le Journal d’une femme de chambre dans l’Echo de Paris de 1891 à 1892 sous la forme d’un feuilleton. Il faudra attendre 1900 pour la sortie du roman retravaillé.

Rédigé en pleine Affaire Dreyfus, dans un climat de conflit social et politique, le roman marque une rupture, en donnant pour la première fois la parole à une servante et en condamnant les mœurs de l’époque. Ainsi, le contexte historique de cette pièce intimiste se situe à une époque où il fallait mieux ne pas être une domestique, une soubrette, une fille de basse condition sociale...

Placée comme domestique chez des bourgeois tyranniques, hypocrites, pervers pour certains où le sexe est « le seul divertissement » (d’un côté comme de l’autre), seule devant nous, Célestine nous raconte sa vie, elle se confie. Elle est enfin « Patronne » d’un bar, l’ascenseur social a fonctionné et elle peut raconter, dénoncer.

Célestine interprétée par Dorothée HARDY donne vie à ce récit avec gaité et force. Héroïne du quotidien hier, c’est une résiliente d’aujourd’hui.

Elle nous embarque avec émotion, nous sommes touchés par sa personnalité à la fois dynamique, joyeuse, sensuelle et sa capacité à jouer avec une grande finesse chaque personnage.

Nous comprenons combien il en fallait du courage pour sortir de sa condition première et la nécessité d’avoir eu la chance de croiser des personnes bienveillantes sur ce chemin semé d’humiliations et de pauvreté.