OFF 2023

Ils transportent le spectateur vers les profondeurs de l’âme.

Au bout de quelques chansons, un danseur de flamenco entre en scène et une symbiose entre la musique, les chants et la danse s’opère. Le spectateur déjà emporté dans un autre monde ressent une émotion qui ne le quittera plus durant les 65 minutes du spectacle. Ce danseur apporte toute son énergie et l’élégance infinie de son graphisme scénique.

Trovaores est l’histoire d’une rencontre entre le Flamenco, le Jazz, la Chanson et la Danse, mais aussi l’immense plaisir partagé par quatre artistes qui se retrouvent sur scène pour créer une histoire faite de normes et de transgressions pour la partager avec le public.

Les amateurs de chants et danse Flamenco sortiront de ce spectacle enchantés et transportés dans ce monde où la poésie, la tradition et un flamenco plus contemporain se rencontrent.

Ce quatuor d’hommes nous transmet toute la rudesse et la virilité du Flamenco, mais aussi toute sa douceur et sa finesse qui en font l’Art Espagnol dans toute sa virtuosité.

« j’ai mal à l’exil » est un leitmotiv qui revient tout au long de la pièce. La mise en scène est d’une grande sobriété continuellement en demi-ombre.

La mer et le bruit du ressac des vagues présents tout au long de la pièce sont un rappel constant de l’exil.

Le texte est dense, poétique et nous renvoie avec émotion à ce thème qui est toujours d’actualité. La comédienne, Isabelle B. qui joue pour la deuxième fois cette pièce en Avignon dans un seul en scène est passionnée par ce texte écrit pour elle par l’auteur Elie BRICENO. Seule la scénographie a été revue.

Il nous semble important de souligner que cette pièce est surtout centrée sur le thème de l’exil et ses souffrances ; et que seule une connaissance de la vie de Maria CASARES peut amener le spectateur à nouer des liens entre ce thème et la tragédienne. Nous l’avons certes regretté.

Du fait du titre, nous nous attendions à ce que cette pièce retrace davantage la vie de Maria CASARES dans ses difficultés d’exilée mais aussi dans sa capacité de résilience qu’elle nous a démontré par la suite tout au long sa vie personnelle et professionnelle.

Hélène ZIDI, connue et reconnue par ses différentes mises en scènes a fait l’adaptation de ce film et la mise en scène de la pièce.  Elle dirige le « Laboratoire de l’Acteur » et c’est au sein de cette structure qu’elle a trouvé les 4 acteurs qui jouent dans la pièce.

Tous sont des acteurs confirmés, ayant joués dans plusieurs créations théâtrales ou télévisées. La plus-value de ce groupe de comédiens est de se connaître par leur participation au « Laboratoire de l’Acteur »

Hélène ZIDI, à travers cette histoire d’amour bancale qui espère trouver son équilibre dans une colocation amoureuse inédite nous fait découvrir les désirs d’amour oubliés puis retrouvés, les passions des débuts, les envies furieuses de se sentir vivant et l’urgence de se sentir aimé pour ne pas mourir d’ennui dans une vie étriquée aux dictats de ce qui soi-disant se fait ou ne se fait pas.

La mise en scène, les lumières, la musique et la justesse du jeu des acteurs passant de l’émotion aux rires, à l’humour nous entraînent dans une comédie virevoltante, joyeuse et fantaisiste mais pleine de sens et de sérieux par son sujet toujours d’actualité.

Le défi d’Hélène ZIDI avec son excellente équipe de comédiens de passer de l’image à la scène de « Gazon Maudit » est une grande réussite.

Les spectateurs qui ont vu le film trouveront le même plaisir à voir la pièce.

Et les autres, n’hésitez pas à y aller !

Les mots et leurs sonorités ont toute leur importance, et il les exprime avec respect et élégance. En doux utopiste, il magnifie la douceur de la vie sur le papier et la transpose sur son clavier.

A travers des extraits d’interviews du chanteur et en installant un dialogue en symbiose avec Michel BERGER, Joshua LAWRENCE nous donne le sentiment d’être avec ce dernier. Il suffit de fermer les yeux, le son de sa voix réactive nos souvenirs et la magie opère.

 « Double je » a toute la dimension d’un grand concert de Michel BERGER.

Lauréat du Grand Concours International de piano Salle Cortot à Paris, créateur du Concours National de Piano Mouvement Contraire, Joshua LAWRENCE est indissociable de son instrument, dont le jeu est présent dans toutes ses créations, influencées aussi par Chopin, Schubert, le jazz, Barbara, William Sheller. Sa passion pour l’écriture et la composition musicale nous offre un univers artistique riche.

Un doux moment d’intimité à voir seul ou à partager en famille, Joshua Lawrence touche par sa sensibilité et charme par sa fragilité tout en faisant revivre, pour les fans de Michel BERGER, les chansons qui, pour beaucoup d’entre nous, ont bercé notre jeunesse et mis à nu nos émotions.

Un soin tout particulier est apporté à la création du décor, des bruitages et des costumes des années cinquante. Un décor minimaliste pour ce lieu la « clinique » où se déroule ce huis clos entre les trois personnages.

La comédienne Nathalie COMTAT tient le rôle central, elle va soumettre le journaliste Olivier DOUAU, et le lieutenant de police Jean-David STEPLER à rude épreuve... Son jeu nous tient en haleine, à la hauteur de son personnage.

« Au-delà de l’intrigue, il s’agit de plonger le spectateur dans les méandres intérieurs des personnages. La rencontre entre Eddie Dixon et Laura Belle les amènera à révéler ce qu’ils ont enfoui au plus profond d’eux-mêmes. Et chacun des trois personnages servira successivement de miroir aux deux autres pour aller à la rencontre de lui-même »

(extrait de la note d’intention du metteur en scène), ce qui apporte une plus-value à cette pièce.

 
Les amateurs de polar auront certainement plaisir à regarder ce spectacle, dont le genre est peu fréquent au théâtre.

Nous avons eu le plaisir de voir cette pièce qui est une création originale, en sortie de résidence et nul doute que le talent des acteurs va se déployer au fil des représentations.